Mythes et légendes de l'Egypte ancienne

Mythes et Légendes de l'Egypte ancienne (3)

An aerial view of the Giza Pyramid, Egypt

Voici la suite des contes et légendes de l'Egypte ancienne :

Le conte de Rhampsinite  

Le naufragé  

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Le conte de Rhampsinite :

An aerial view of the Temple of Sobek and Haroeris at Aswan, Egypt

Le roi Rhampsinite possédait un trésor considérable, si grand que, parmi ses successeurs, non seulement pas un ne l'a dépassé, mais aucun n'a pu accumuler, de bien loin, autant de richesses. Soucieux de mettre ce trésor à l'abri des voleurs et pour le tenir en sûreté, il fit bâtir un caveau en pierre de taille, situé sur le côté du palais et de telle façon qu'une des murailles se trouvait en bordure et accessible du dehors. Le maçon qui construisit le caveau s'arrangea pour placer dans ce mur une pierre bien taillée et bien ajustée, si adroitement que deux hommes ordinaires, ou même un seul d'une force au-dessus de la moyenne, pouvaient, sans trop d'effort, la saisir, la tirer et l'ôter de sa place. Lorsque le caveau fut achevé, le roi y fit entasser toutes les richesses de son trésor, satisfait de le croire bien en sécurité. A quelque temps de là, le maçon, sentant approcher la fin de sa vie, fit appeler ses enfants, qui étaient deux fils, et leur révéla comment il avait pourvu à leur avenir en usant d'artifice, et comment le caveau du roi avait été construit de manière à leur permettre de vivre dans l'abondance.

An aerial view of the ruins of the Tomb of the New Empire and Horemheb at Saqqarah

Et après leur avoir clairement expliqué le moyen d'ôter la pierre, et de la remettre ensuite en place, après leur avoir bien recommandé de prendre certaines précautions, qui feraient d'eux en secret les grands trésoriers du roi, il passa de sa vie à trépas. Les enfants, bien entendu, ne tardèrent guère à se mettre en besogne. Ils allèrent de nuit rôder autour du palais du roi, reconnurent aisément la pierre, l'ôtèrent de sa place et emportèrent une bonne somme d'argent. Mais le sort voulut que le roi vint inspecter son caveau ; il fut tout étonné de constater que le niveau de l'or dans ses coffres avait fortement baissé. Il ne savait qui accuser ni qui soupçonner, le sceau apposé par lui-même sur la porte était intact et bien entier, le caveau exactement clos et fermé. Après y être retourné deux ou trois fois, il constata que le contenu des coffres ne cessait pas de diminuer. Alors, pour empêcher les larrons d'agir si librement et de retourner tranquillement chez eux ensuite, il fit fabriquer des pièges et les fit installer auprès des coffres qui contenaient son trésor.

The ruins of a temple in Egypt

Les voleurs arrivèrent une belle nuit selon leur coutume et l'un deux se glissa dans le caveau ; mais soudain, comme il approchait d'un coffre, il se trouva pris au pière. Se rendant bien compte du danger où il était, il appela vite son frère, lui montra sa piteuse situation et lui conseilla d'entrer dans le caveau pour lui trancher la tête, afin qu'il devint impossible de le reconnaître et que son frère ne fût pas compromis et perdu avec lui. Le frère pensa que le conseil était sage, et il l'exécuta sur-le-champ. Puis il remit la pierre en place et en s'en retourna chez lui, en emportant la tête. Quand le jour reparut, le roi entra dans son caveau. Le voilà fort effrayé de voir le corps du larron pris au piège et sans tête, sans qu'il y eût nulle part trace d'entrée ni de sortie. Ne sachant comment se tirer de pareille aventure, le roi imagina de faire pendre le corps du mort sur la muraille de la ville, de la faire surveiller et de charger les gardes d'arrêter et de lui amener toute personne, homme ou femme, qu'ils verraient pleurer auprès du pendu ou s'apitoyer sur le sort du mort sans tête.

A 57-meter long sphinx, facing in the direction of the rising sun. Egypt

Lorsqu'elle vit le corps qui était ainsi troussé, haut et court, la mère, en proie à une grande douleur, ordonna à son fils, le survivant, d'avoir à lui apporter le corps de son frère. Elle le menaça, s'il se refusait à obéir, d'aller trouver le roi et de lui révéler qui pillait son trésor. Le fils, qui connaissait sa mère et qui savait qu'elle prenait les choses à coeur, et que rien ne la ferait changer, quelque remontrance qu'il lui fît, réfléchit et finit par inventer une ruse. Il fit mettre le bât (selle rudimentaire de bête de somme) sur certains ânes qu'il se procura, les chargea d'outres en peau de chèvre, pleines de vin, puis les chassa devant lui. Arrivé auprès des gardes, c'est-à-dire à l'endroit où était le pendu, il délia deux ou trois de ces outres en peau de chèvre, et devant le vin qui coulait à terre, se mit à pousser de grandes exclamations, à se donner de grands coups sur la tête, et à avoir l'air bien empêtré d'un homme qui ne sait par quel bout commencer pour réparer le désastre, ni vers lequel de ses ânes il doit se tourner en premier.

The Kheops, Khephren and Mykerinos Pyramids at Giza, Egypt

Les gardes, voyant se répandre à terre cette grande quantité de vin, coururent au secours, se disant que recueillir ce vin perdu serait pour eux autant de gagné. Le marchand, derrière les ânes, se mit à leur dire des injures et fit semblant d'être fort en colère. Les gardes furent donc bien polis avec lui, et complaisant ; peu à peu, il s'apaisa et modéra sa colère, et à la fin il détourna ses ânes du chemin pour rafistoler et recharger. La conversation continua de part et d'autre ; de petits propos en petits propos, un des gardes jeta au marchand une bonne plaisanterie dont celui-ci ne fit que rire et même, il finit par leur adjuger une outre de vin. Ils ne tardèrent pas à s'asseoir là et à se mettre à boire, et le marchand leur tint compagnie, et vu leur bonne volonté et leur soif, il leur donna encore le reste de son chargement, et ils burent le contenu de toutes les outres de peau de chèvre, pleines de vin. Quand ils eurent tout bu, ils étaient tous ivres-morts, le sommeil les prit et ils s'endormirent sur place, sans pouvoir bouger.

Statues on the exterior of the Abou Simbel Temple near Lake Nasser, Egypt

Le marchand attendit, jusque bien avant dans la nuit, puis alla dépendre le corps de son frère et, se moquant des gardes à son tour, il leur rasa à tous la barbe de la joue droite. puis, il chargea le corps de son frère sur les ânes, les poussa du côté du logis, et rentra, ayant obéi aux ordres de sa mère. Le lendemain, lorsque le roi fut averti de ce qui s'était passé et qu'il sut comment le corps du larron avait été habilement dérobé, il fut grandement vexé. Voulant à tout prix retrouver celui qui l'avait si finement joué, il chargea une des princesses, sa fille, réputée pour son esprit malin, de rechercher le coupable. Il fut entendu qu'elle attirerait les passants au palais pour bavarder avec eux et su'elle s'arrangerait pour leur faire dire, en les poussant à se vanter, ce que chacun d'eux avait fait en sa vie de plus prudent et de plus méchant ; et si l'un d'eux racontait le tour du larron, vite, elle devait le saisir et ne pas le laisser partir. Le princesse obéit, mais le larron, entendant raconter tout ça, voulut encore jouer au plus fin avec le roi.

An aerial view of the Thebes Necropolis at Luxor. Egypt

Et qu'est-ce qu'il inventa? Il coupa le bras d'un mort récent, et le cachant sous sa robe, il s'achemina vers le palais. Il rendit visite à la princesse et les voilà en grande conversation. Bien entendu, elle lui posa la même question qu'aux autres : " Contez-moi donc ce que vous avez fait dans votre vie, de plus malin et de plus méchant?" Il lui conta donc comment son crime le plus énorme avait été de trancher la tête de son frère pris au piège dans le caveau du roi, et que son action la plus malicieuse avait été d'enivrer les gardes afin de pouvoir dépendre le corps de son frère. La princesse, dès qu'elle eut compris à qui elle avait affaire, tendit la main. Mais le larron lui laissa prendre le bras du mort qu'il avait tenu caché, et tandis qu'elle l'empoignait ferme, il fila. Elle se trouva trompée, car il eut le loisir de sortir et de s'enfuir bien vite.

The pyramids of Giza and Kheops and Khephren, near Cairo, Egypt

Quand la chose fut rapportée au roi, il s'étonna, émerveillé de l'astuce et de la hardiesse de cet homme. il ordonna qu'on fît publier par toutes les villes de son royaume qu'il pardonnait à ce personnage, et que s'il voulait venir se présenter à lui, il lui donnerait de grands biens. Le larron eut confiance en la publication faite au nom du roi et il s'en vint vers lui se déclarer. Quand le roi le vit, il le jugea un oiseau rare, et il lui donna sa fille en mariage comme au plus malin des hommes. N'avait-il pas, en effet, donné la preuve de la malice des Egyptiens qui en remontrent à toutes les nations.

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Le naufragé :

En ce temps-là, qui était le temps de la XIIéme dynastie, deux mille ans avant notre ère, à peu près, un capitaine fit naufrage et perdit son bateau, corps et biens. Un matelot le recueillit et le ramena jusqu'à Eléphantine. Mais, tout le long du voyage, le pauvre naufragé se désola parce qu'il avait très peur que les juges d'Egypte ne l'accusent d'avoir perdu son navire par sa faute. Alors, pour le rassurer et le réconforter, le matelot se mit à lui raconter une aventure qui lui était arrivée. Il dit : "Que ton coeur soit content, mon capitaine, car nous voilà arrivés au pays. les matelots ont pris le maillet et enfoncé le pieu à terre, puis ils ont passé l'amarre ; ils ont poussé des cris de joie, ils ont remercié et adoré le dieu protecteur du bateau et chacun, dans sa satisfaction d'être arrivé à bon port sain et sauf, a embrassé son camarade tandis que la foule nous écriait : "Soyez les bienvenus!" C'est une belle expédition. Il ne manque pas un homme, nous avons atteint les extrémités du pays d'Ouaouait (qui est la Nubie, plus loin que la seconde cataracte), nous avons passé devant Saumouît (qui est une île de Philae, près de la première cataracte) et maintenant nous voilà dans notre pays arrivés paisiblement.

Ecoute-moi, mon prince, je n'exagère jamais. Tu vas te laver, verser de l'eau sur tes doigts ; puis tu comparaîtras devant le Roi. Il faudra lui parler à coeur ouvert, répondre quand tu seras invité à parler, répondre sans perdre contenance et surveiller tes paroles, car si la bouche de l'homme est faite pour défendre, elle peut aussi le perdre et quelquefois, pour avoir eu la langue trop longue, un homme s'en va au supplice, le visage couvert su voile qu'on jette sur la figure des criminels après les avoir condamnés. Tâche de suivre les mouvements de ton coeur et de trouver des paroles qui apaisent la colère du Roi, afin qu'il te laisse partir, justifié et acquitté de tout blâme. Mais pour te donner du courage, je vais te raconter une aventure semblable qui m'est arrivée. C'est à l'époque où je suis allé aux mines qui appartiennent au Souverain. Je partis en mer sur un navire comme on n'en voit plus, bien plus grand que les navires d'à présent. Il avait au moins cent cinquante coudées de long sur quarante coudées de large ; toi qui connais les bateaux, tu te représentes son importance. Il y avait bien cinquante hommes d'équipage, tous des matelots d'élite, des hommes du pays d'Egypte qui avaient vu le ciel, qui avaient vu la terre et qui avaient le coeur plus hardi que celui du lion.

Ils croyaient que le vent ne s'élèverait pas, que nous échapperions au désastre, mais le vent éclata juste quand nous étions au large, et avant que nous ayons atteint la terre, la brise fraîchit et elle souleva une vague haute comme une maison. J'arrachai une planche et je m'y cramponnai. Quant au navire, il disparut et de tout l'équipage il ne resta pas un homme. Moi seul, grâce à ma planche qui flotta, et poussé par un courant, j'abordai à une île. Trois jours, je restai seul sans autre compagnon que mon coeur. La nuit je me couchais dans le creux d'un arbre, tapi dans l'ombre ; le jour, je marchais à la recherche de quelque chose à me mettre dans la bouche. Je trouvais des figues et du raisin, des poireaux magnifiques, des baies et des graines, des melons à volonté, des poissons, des oiseaux, il y avait de tout. Alors je me rassasiais, dédaignant le superflu et rejetant à terre les provisions inutiles dont mes mains s'étaient chargées. je fabriquai un allume-feu, jallumai un feu et je fis un sacrifice aux dieux. Et soudain voici que j'entendis un bruit formidable, une voix tonnante, et je pensai : "Cest une vague de la mer!" Les arbres craquèrent, la terre trembla, je dévoilai ma face et j'aperçus un serpent qui s'avançait vers moi, long, long, au moins de trente coudées, et une queue de deux coudées au moins ; son corps était incrusté d'or, ses deux sourcils étaient de véritable lapis, et il était plus beau encore de profil que de face.

Il ouvrit sa bouche toute grande contre moi ; moi je restai aplati sur le ventre devant lui. Il me dit : "Qui t'a amené, qui t'a amené ici, misérable gueux, qui t'a amené? Si tu tardes à me dire qui t'a amené dans cette île, je te ferai connaître, en te réduisant en cendres, ce que c'est que de devenir invisible". "Tu me parles et je ne comprends pas ce que tu me dis, je suis devant toi comme un imbécile, sans connaissance", murmurè-je, éperdu. Alors il me prit dans sa bouche et il me transporta dans un antre où il me déposa sans me faire de mal. Je fus tout surpris de me retrouver sain et sauf, avec tous mes membres au complet, rien ne m'avait été enlevé. Après donc qu'il eut ouvert la bouche pour se débarrasser de moi et tandis que je restais sur le ventre, prosterné devant lui, voici qu'il me dit : "Qui t'a amené, qui t'a amnené ici, misérable gueux, en cette île de la mer, dont les deux rives sont baignées par les flots ?" Et moi, comme un esclave devant son maître, les mains pendantes comme un suppliant, je lui racontai mon naufrage. "Est-ce ma faute, ô Seigneur, si le vent et les flots m'ont poussé jusqu'ici ?" Alors le serpent se radoucit et me dit : "N'aie pas peur, misérable gueux. Si Amon-Râ t'a fait aborder dans mon île, c'est qu'il permet que tu vives. Ecoute ma prédiction : tu passeras quatre mois dans mon royaume, puis un navire viendra du pays d'Egypte avec des matelots que tu connais ; alors tu retourneras avec eux dans ton pays et c'est dans ta ville que tu mourras.

Si tu es brave, si ton coeur est fort, je te le promts, tu reverras ta maison, tu embrasseras ta femme et tes enfants et, ce qui vaut mieux que tout, tu vivras au milieu de tes frères". Alors, moi, je m'allongeai sur mon ventre, je touchai le sol devant lui et, prosterné, je m'écriai : "Tu es bon et tu es puissant, ô mon Seigneur! J'irai trouver Pharaon et je lui ferai connaître ta grandeur, et je te ferai porter de chez nous des présents : du fard, du parfum d'acclamation (une des sept huiles qu'on offre aux dieux pendant le sacrifice et c'est la meilleure des sept), de la pommade, de la casse, de l'encens des temples avec lequel on est sûr de gagner la faveur de tout dieu. Je conterai ensuite ce qui m'est arrivé et ce que j'ai vu, et on t'adorera dans ma ville en présence des hommes les plus sages de la Terre-Entière. J'égorgerai pour toi des taureaux pour les faire rôtir devant le feu, j'étranglerai pour toi des oiseaux. Je te ferai amener des navires chargés de toutes les richesses de l'Egypte, comme on fait pour un dieu, pour un ami des hommes dans un pays lointain que les hommes ne connaissent point". Il rit de moi, à cause de ce que je disais, et à cause de ses pensées. Il me dit : "Ne vois-tu pas ici beaucoup de myrrhe? Il y a aussi ici beaucoup d'encens. Car je suis, moi, le souverain du pays de Pount et je ne manque pas de myrrhe. Seul, le parfum d'acclamation, la meilleure des sept huiles qu'on offre aux Dieux que tu offres de m' envoyer, n'abonde pas dans cette île. Mais sais-tu ce qui arrivera? C'est qu'aussitôt que tu seras éloigné d'ici, cette île, tu ne la reverras plus jamais, car elle sera recouverte par les flots".

Et voici, continua le matelot, je vécus quatre mois dans cette île sous la protection du serpent. C'était une île enchantée, remplie de tous les trésors imaginables. il y avait là septante-cinq serpents qui étaient les frères et les enfants du grand serpent. Il y avait là aussi une jeune fille. Comme je m'étonnais de sa présence, le grand serpent me raconta qu'un jour une étoile était tombée sur l'île, toute enflammée, et qu'ils avaient vu sortir des flammes cette belle jeune fille qui était devenue leur compagne. Et moi, je rassasiais mon coeur de toutes ces histoires merveilleuses qu'il me contait. Le temps passa, les quatre mois s'écoulèrent et le navire parut, comme l'avait prédit le serpent. Tout joyeux je courus au bord de l'eau, je me penchai sur un arbre élevé et je reconnus ceux qui étaient à bord, c'étaient des marins de mon pays. J'allai bien vite communiquer cette nouvelle au Serpent mon ami, mais je m'aperçus qu'il était déjà renseigné, car il me dit : "Bonne chance, bonne chance, misérable gueux. Va vers ta demeure, va voir tes enfants et je te souhaite pour toi que ton nom soit honorablement connu dans ta ville. Voilà mes souhaits pour toi". Alors je m'allongeai sur le ventre, les mains pendantes devant lui, et lui, il me donna des cadeaux : de la myrrhe, des parfums dignes des dieux, de la pommade, de la casse, du poivre, des fards, de la poudre d'antimoine, des cyprès, une quantité d'encens, des queues d'hippopotames, des dents d'éléphants, des lévriers, des grands singes à la tête de chiens aussi grands que des hommes, des girafes, et toutes sortes de richesses excellentes.

Je chargeai le tout sur le navire, puis je m'étendis sur le ventre et, prosterné, j'adorai le Serpent. Il me dit : "Voici : dans deux mois tu arriveras dans ton pays, tu presseras tes enfants dans tes bras, et plus tard tu iras te rajeunir dans ton tombeau". Et alors je descendis sur le rivage à l'endroit où était amarré le navire et j'appelai les hommes qui étaient à bord. Du rivage, jerendis des actions de grâces au maître de cette île et les hommes de l'équipage m'imitèrent. Nous revînmes au nord, à la résidence du Souverain. Le deuxième mois nous arrivions au palais, comme le Serpent l'avait prédit. J'entrai dans le palais et, admis en présence du souverain, je lui racontai ce que j'avais vu et je lui offris les cadeaux que je rapportais de l'île du Serpent. Il en fut très content et il me complimenta en présence des sages qui l'entouraient. Puis il fit de moi un de ses serviteurs et me donna de beaux esclaves en échange des présents que je lui avais offerts. Or, vois, mon capitaine, ajouta le matelot tourné vers son hôte, je t'ai ramené sur la terre d'Egypte. Profite de mon exemple : va trouver Pharaon et conte lui ton histoire". Mais le capitaine naufragé répondit : "Ne fais pas le malin, mon ami. Tu prodigues en vain les consolations à un homme perdu. Qui donne de l'eau à une oie la veille du jour où on doit l'égorger?" Car il songeait avec tristesse qu'il n'avait pas rencontré le serpent magicien ni rapporté les trésors d'une île enchantée pour apaiser le coeur irrité de son Souverain.

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URL d'origine : http://ibelgique.ifrance.com/mythesgrec/egypte3.htm

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