Sénèque

Sénèque

(4 av.-65 ap. J.-C.)

Les débuts

Lucius Annaeus Seneca est né à Cordoue (Espagne), vers l'an 4 avant J.-C. C'était le second fils de Sénèque le Rhéteur, Marcus Lucius Annaeus Seneca, connu sous le nom de Sénèque le Père. De ses deux frères, l'aîné, Marcus Annaeus Novatus, adopté par L. Junius Gallio dont il prit le nom, fut proconsul en Achaîe; le plus jeune, Marcus Annaeus Mela, intendant impérial, fut le père du poète Lucain. Venu à Rome tout enfant, Sénèque reçut l'éducation des jeunes Romains de bonne famille. Il se livra d'abord avec passion à l'étude de la rhétorique, puis se tourna vers la philosophie. Les leçons de ses maîtres, l'académicien Fabianus, le stoïcien Attale et le pythagoricien Sotion, déterminèrent en lui une véritable ferveur d'ascétisme: il renonça pendant quelque temps à manger de la viande, à boire du vin, à prendre des bains et s'astreignit à coucher sur la dure. Sa santé délicate et les exhortations de son père l'obligèrent à changer de régime et à rentrer dans la vie active. Il fut avocat et obtint au barreau des succès qui excitèrent, dit-on, la jalousie de Caligula.

L'exil

Orateur brillant, mondain recherché pour le charme de son esprit, il remplit les fonctions d'avocat puis fut élu questeur, possesseur d'une belle fortune, Sénèque jouissait de l'existence la plus enviée, quand les intrigues de Messaline, femme de Claude, le firent reléguer en Corse (41 ap JC). L'étude et la méditation l'aidèrent, pendant les premiers temps, à supporter courageusement son malheur et il adressa à sa mère Helvia une belle Consolation, où il lui recommandait de ne pas le plaindre. Mais le chagrin et l'ennui finirent par abattre son énergie. Impatient d'obtenir sa grâce, il écrivit sa Consolation à Polybe, où il prodigue de honteuses louanges à cet affranchi de Claude, qui venait de perdre son père. Vaine lâcheté: Sénèque continua de languir dans l'exil. Il en fut brusquement tiré par Agrippine, la nouvelle femme de Claude, qui le fit élever à la préture et l'adjoignit à Burrhus pour faire l'éducation de son fils Néron (49 ap JC).

Sénèque à la cour

On sait de reste que Sénèque échoua dans sa tâche: tout ce qu'il put faire fut de contenir pendant quelque temps les monstrueux instincts de son élève. A la mort de Claude, en 54, il devint premier ministre; trois ans après il était fait consul. Mais Néron lui échappait définitivement. Sénèque n'en resta pas moins à la cour où il finit par jouer le rôle honteux de complaisant: après avoir composé l'éloge funèbre de Claude, il bafoua l'empereur défunt dans sa burlesque satire d'Apokolokyntose; il descendit même plus bas et fit l'apologie du meurtre d'Agrippine, tuée par ordre de Néron (59 ap JC).

La retraite et la mort

A la mort de Burrhus (62 ap JC)? Sénèque, en butte à l' envie et à la haine, demande à l'empereur à quitter la cour. Néron refuse en protestant de son amitié pour lui. Sénèque se retire cependant peu à peu des affaires et emploie ses loisirs à la méditation, à la composition de ses ouvrages philosophiques. Ses ennemis mettent à profit la retraite du vieillard et le représentent perfidement comme un mécontent. Dès lors Néron cherche à le faire périr. Une tentative d'empoisonnement échoue, mais, peu de temps après, Sénèque est impliqué dans la conspiration de Pison et reçoit l'ordre de se donner la mort. Il se fait ouvrir les veines et meurt avec le plus grand courage (65 ap JC). Sa femme Pauline, qui avait voulu partager son sort. fut sauvée par ordre de Néron.


Site d'origine : Historama


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